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Tu ne tueras point, Mel Gibson, 2016

Publié le par G. Grangeon

Tu ne tueras point, Mel Gibson, 2016

Clairement, ce film pose problème. Mais un problème magnifique et passionnant, pour nous, partisans d'une Education Populaire.

L'an dernier déjà, et cette année encore, plusieurs élèves m'en ont parlé, en me disant à quel point il était bien fichu et intéressant. Alors qu'est-ce qui pose problème ? Le problème, c'est le réalisateur (Mel Gibson) et ses ambitions : il n'est pas seulement un réalisateur de films, il est aussi un idéologue, c'est à dire quelqu'un qui entend diffuser ses croyances et sa vision du monde (quand bien même cette vision serait partiale, partielle, et infondée).

Le film :

En pleine Seconde Guerre mondiale, Desmond Doss décide de s'engager dans l'armée, mais ses convictions religieuses l'empêchent de tenir une arme, il refuse de tuer. La Guerre du Pacifique (entre l'armée américaine et l'armée japonaise) s'engage. Débute alors, la célèbre bataille de Hacksaw Ridge...

Quels problèmes se posent ?

Mel Gibson est un chrétien convaincu (et c'est naturellement son droit le plus strict), il appartient au courant adventiste (mouvement chrétien qui espère et attend la 2ème venue du Christ sur Terre), et toute son œuvre s'en ressent : dans le film, il véhicule l'idée selon laquelle seuls les croyants sont dans le vrai (cf. scènes de lecture de la Bible, de prière d'avant combat, et, cerise sur le gâteau, la scène finale, qui présente le personnage principal sur un brancard,  l'image de Jésus Christ, lui aussi maltraité par les Hommes...). Tout dans ce film nous ramène à des préceptes religieux.

Sans parler d'autres problèmes que posent le film, et en particulier, la présentation qui est faite des Américains : pauvres victimes de ces méchants Japonais assoiffés de sang... Cette vision de l'Histoire est parfaitement ridicule. A cela s'ajoute des personnages complètement caricaturaux, parfois grotesques. Tout cela est très manichéens il y a les gentils d'un côté, les vilains de l'autre) et manque cruellement de finesse.

Alors faut-il jeter aux orties les films de Mel Gibson ? A titre personnel, j'ai répondu à cette question par un OUI franc et massif, car je n'aime pas qu'on me prenne pour un imbécile en essayant de me manipuler pour me faire ingérer un message (qu'il soit religieux ou politique).

En revanche, je ne vous impose pas cette radicalité. Libre à vous de regarder ces films, et même, semble-t-il, de prendre plaisir à les voir (il faut aussi reconnaitre que Mel Gibson sait réaliser des films efficaces). Attention en revanche, à garder, sans cesse, un regard critique. Avec Mel Gibson, on est au mieux dans la propagande chrétienne, au pire dans la manipulation historique et religieuse.  Alors, méfiance.

Face à un film, comme face à un discours politique, un message publicitaire, il nous faut être libre, c'est à dire penser : quel message me délivre-t-on ? qu'attend-on de moi ?

De grâce, restez méfiants. Soyez critiques, donc libres.

# Préférons les cimes à la fange

 

Merci à Adel Rahmani pour cette référence,qui nous donne matière à réfléchir collectivement.

Regardez attentivement l'affiche. Le journal PREMIERE écrit : "Un très, très grand film"... Il s'agit naturellement de publicité, de donner envie aux gens d'aller voir le film... Mais parbeu, est-on obligé de prendre les gens pour des imbéciles. Non, ce flm n'est pas un "très, très grand film". Par certains aspects, il est même malhonnête et, voire nocif.

Regardez attentivement l'affiche. Le journal PREMIERE écrit : "Un très, très grand film"... Il s'agit naturellement de publicité, de donner envie aux gens d'aller voir le film... Mais parbeu, est-on obligé de prendre les gens pour des imbéciles. Non, ce flm n'est pas un "très, très grand film". Par certains aspects, il est même malhonnête et, voire nocif.

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